Jennifer Laoun-Rubenstein

Jennifer Laoun-Rubenstein

FR: Je suis née et j’ai grandi au Canada avec des racines égypto-libanaises et d’Europe de l’Est ; j’ai été élevée avec des traditions maronites et juives dans un foyer anglo-franco. Pour une enfant curieuse, c’était merveilleux de participer à toutes les célébrations et traditions des deux côtés de ma famille. En tant qu’adulte, c’est devenu tout un chemin pour trouver comment me situer au sein de ces traditions. La table de Pâques de ma grand-mère fut toujours couronnée d’une tour de carrés aux dattes et de ka’aks – des biscuits du Moyen-Orient farcies de dattes, de noix ou de miel. Ce n’est qu’à Pâques que ma grand-mère et mon arrière-grand-mère s’attelaient à la tâche monumentale de confectionner ces gâteaux à la main. La pâte sablée ne pardonne pas et les mains doivent être à la bonne température pour éviter qu’elle ne s’effrite lorsqu’elle est roulée en serpent, aplatie, farcie, pincée et roulée en forme de “O”. Ce n’est qu’ensuite que chaque biscuit est travaillé avec une pince dentelée pour décorer et préparer la surface à recevoir un saupoudrage de sucre en poudre après la cuisson. En 2018, j’ai préparé ma première fournée de carrés aux dattes et de ka’aks après que ma grand-mère m’a annoncé qu’elle ne le ferai plus. Depuis, j’ai continué à les préparer à chaque Pâques, avec plus ou moins de succès, en expérimentant à chaque fois les quelques versions différentes de la recette qu’elle m’a partagé au fil des ans. La pince que je tiens sur cette photo appartenait à ma grand-mère. Elle me les a données par hasard, il y a des années, alors que nous nous trouvions dans sa cuisine un jour comme les autres. Je pense que l’Univers m’a placée au bon endroit au bon moment. C’est l’un de mes trésors les plus précieux. Je me sens extrêmement privilégiée de pouvoir perpétuer cette tradition, parmi d’autres, transmise par la belle chaîne des membres de la famille qui m’ont précédée.

EN: I was born and raised in Canada with Egypto-Lebanese and Eastern European roots; growing up with Maronite and Jewish traditions in an Anglo-Franco home. For a curious child, it was wonderful to participate in all the different celebrations and traditions from both sides of my family. As an adult, it’s become a journey to figure out how to situate myself within them. My grandmother’s Easter table always featured a tower of date squares and ka’aks—middle-eastern biscuits filled with dates, nuts, or honey. Only for Easter would my grandmother and great-grandmother take on the monumental task of making these treats by hand. The shortbread dough is unforgiving, and hands have to be the right temperature to keep it from crumbling as it is rolled into snakes, flattened, filled, pinched, and rolled into an “O” shape. Only then is each biscuit worked over with serrated tongs to both decorate and prepare the surface to receive a sprinkling of powdered sugar after baking.

In 2018, I made my first batch of date squares and ka’aks after my grandmother announced she would no longer be able to. I’ve continued to make them every Easter since, with varying degrees of success; experimenting each time with the few different versions of her recipe she’s relayed to me over the years. The tongs I am holding in this photo were my grandmother’s. She gave them to me casually, years ago, as we stood in her kitchen on an ordinary day. I think the Universe put me in the right place at the right time. They’re one of my most precious treasures. I feel immensely privileged to be able to continue this, among other traditions, passed down from the beautiful chain of family members who came before me.